CETTE LUTTE POUR L'À-VALOIR

CETTE LUTTE POUR L'À-VALOIR
Je reviens sur ce sujet que j’ai traité sur différents réseaux car je lis beaucoup de choses dessus, avec lesquelles je ne suis pas toujours d’accord.

Petit rappel : Un à-valoir est une partie des droits d’auteur qu’un écrivain touche avant même que son livre soit commercialisé. Par exemple, un éditeur me donne 2 000 euros d’à-valoir. Puis, mon livre paraît et me rapporte en droits d’auteur 3 000 euros. L’éditeur, m’ayant déjà versé 2 000 euros, n’a plus que 1 000 euros à me verser. Il faut noter que l’à-valoir est acquis. Si son montant dépasse les droits d’auteur que l’auteur est supposé gagner au moment des calculs, c’est perdu pour l’éditeur !

 

Nombre de bloggeurs et d’écrivains me répètent qu’il faut à tout prix un à-valoir, qu’il est normal d’être payé pour son travail, que c’est un engagement de l’éditeur, etc. Tout cela est fondamentalement vrai en soi. Mais une vérité en soi ne se transforme pas nécessairement en bienfait dans la vie de tous les jours.

 

Ici, nous parlons négociation, carrière, liberté.

 

Un à-valoir permet trois choses :

  1. Il permet à l’auteur d’avoir une rentrée d’argent, sans attendre le calcul des droits d’auteur, qui, selon la date de parution de l’ouvrage, peut avoir lieu deux ans plus tard. En ce sens, son travail est d’emblée valorisé par l’éditeur, indépendamment des ventes.
  2. Il permet à l’éditeur de fidéliser, voire de gagner un auteur. Parfois, on assiste à qui mieux mieux pour le plus gros à-valoir, afin de garder l’auteur dans la maison. C’est évidemment une arme de rétention.
  3. Il oblige l’éditeur à assurer un peu plus la promo, il faut bien qu’il rentre dans ses frais.

 

Si vous êtes primo-romanciers et que vous en faites votre cheval de bataille, vous pouvez gagner. Mais alors, il vous faudra lâcher sur autre chose. Et cette autre chose, elle coûte parfois plus chère que l’à-valoir. Accepter un droit de préférence est – selon moi – un véritable problème. Céder ses droits d’adaptation audiovisuelle ou de traduction aussi. Accepter un pourcentage minable sur les droits d’auteur ne me semble pas non plus une bonne option.

 

Vous ne pourrez pas gagner sur tous les fronts.

 

Je vous invite donc à ne pas voir l’à-valoir comme une fin en soi, mais à vous placer toujours dans une logique de négociation qui répond à la question suivante : Qu’est-ce qui est important pour l’écrivain que je cherche à être ?

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