Le livre : témoin d'une époque

Le livre : témoin d'une époque
Si vous lisez Le Monde ou écoutez France Inter (je sais, ça fait très bobo tout ça mais en l’occurrence, ce sont mes sources quant à notre sujet du jour), vous êtes peut-être déjà au courant de l’effet dingo de TikTok sur les ventes d’ouvrages.

Hier matin, lors de la matinale de France Inter, survenait le témoignage très illustratif d’une libraire de Montreuil. Elle racontait comment, en l’espace d’une semaine, elle avait été assaillie de demandes pour Le loup des steppes, de Hermann Hesse. Cela dit en passant, Le loup des steppes est un chef-d’œuvre de 1927 que je vous recommande bien chaleureusement. Étonnée, la libraire pense à une commande scolaire de classe de première ou terminale. Mais que nenni, il s’agit d’une demande énorme provoquée par une vidéo sur la plateforme chinoise TikTok. Le même phénomène s’est produit l’an passé avec une fièvre pour deux bouquins de développement personnel : Père riche, père pauvre et Les 48 lois du pouvoir. Autant Père riche père pauvre est un grand classique probablement indémodable, autant Les 48 lois du pouvoir, traduit par les éditions Leduc, était passé inaperçu avant TikTok.

 

Conséquences : vous pouvez trouver dorénavant dans les librairies des rayons têtes de gondole intitulés « #booktok », où sont présentés les 10 livres les plus mis en avant par la plateforme durant le mois. Les rôles des attachés de presse et des services de communication doivent se réinventer, ce qui a en partie commencé.

 

Plus que jamais, les réseaux sociaux font le buzz en termes d’édition.

Paradoxalement, outre-Atlantique, la censure n’a jamais été aussi forte.

 

En effet, ce jeudi 23 mars, l’Association américaine des bibliothèques (ALA) a fait part, pour 2022, de 1 269 demandes de censures de livres, versus 729 en 2021. Un chiffre en sacrée hausse, visant pour la très grande majorité des ouvrages écrits par des minorités ou abordant cette thématique.

 

Comme quoi, lire est un choix éminemment social et politique. Il est important d’en avoir conscience.

 

Par ailleurs, Les éclats de Bret Easton Ellis n’a pas fait son entrée dans le classement des meilleures ventes de la semaine du 13 mars. En revanche, le dernier Éric Zemmour, Je n’ai pas dit mon dernier mot, est n°1 des ventes durant cette même semaine… Un choix politique et social, je vous disais…

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