LES CHIFFRES DE VOS LIVRES

LES CHIFFRES DE VOS LIVRES
Le livre est un produit culturel, avec tout le paradoxe que cela signifie… La culture ne devrait pas se percevoir comme un objet de vente, mais in fine, elle l’est. Un aspect important, pour l’auteur, est de comprendre aisément de quoi il s’agit.

Un produit culturel, qu’il s’agisse du livre, d’une émission de télé ou de radio, ou d’une toile, est un mélange de logique et d’émotion. La logique réside dans la production et le suivi, l’émotion dans le succès. Aucun éditeur ni aucun producteur ne peuvent garantir le succès d’un livre, si bon soit-il ! Tous les jours, des émissions sont retirées des antennes, faute d’audience. Pourtant, certains contenus étaient savamment travaillés. Le jeu est partout le même, et tout nouveau produit culturel n’est qu’une tentative, un ballon d’essai.

 

Dans cette navigation à vue, vous devez apprendre à lire les chiffres.

Notamment le premier : la mise en place prévue (le nombre d’exemplaires du premier tirage).

En 2010, le tirage moyen était de 10 000 exemplaires. En 2017, il était passé à 4 994. Aujourd’hui, il naviguerait autour des 3 000. Mais c’est un tirage moyen, tiré à la hausse par les auteurs qui vendent des centaines de milliers d’exemplaires. Pour les autres, le tirage varie entre 300 et 2 500 exemplaires. Loin du best-seller donc, même si d’autres tirages peuvent avoir lieu.

 

Ce premier chiffre vous donne une idée de vos droits d’auteur, en supposant que vous vendiez l’intégralité du tirage, ce qui est rare. Ainsi, si vous livre broché est vendu 18 euros, qu’il est tiré à 2 000 exemplaires, et que vous touchez 10 % de droits d’auteur, vous pouvez espérer gagner, au mieux, 3 600 euros… À ce stade, gardez votre job d’à-côté !

 

Les choses évoluent ensuite ainsi : À votre deuxième roman, on va regarder les chiffres du premier. Votre premier livre a été tiré à 2 000 exemplaires, pour rappel, mais tout n’a pas été vendu. Les représentants (commerciaux) vont présenter votre livre aux libraires. Jean est libraire. Avant de savoir combien il va commander d’exemplaires de votre nouveau livre, il va regarder combien il en avait vendu de l’ancien. Il trouve dans son système l’info suivante : 10 livres commandés, 7 vendus. Ainsi, Jean dira : « je commande sept exemplaires du second ». Si, par chance, il avait lu le premier et l’avait aimé, il en commandera peut-être davantage. S’il ne l’avait pas lu, vous plafonnerez à 7. L’éditeur va alors revoir sa mise en place ; Au lieu d’un premier tirage à 2 000 exemplaires, votre second sera édité à… 1 400 exemplaires !

 

Cette réalité, un peu âpre, si cartésienne pour un objet qui dans son intimité est tout sauf cartésien, doit être intégrée par les auteurs. C’est ici que se joue l’ambivalence du livre : son succès sera lié à l’émotion, mais sa production pas du tout. L’estime d’un éditeur pour vous ne changera pas grand-chose au tirage d’origine… Avec un coup de cœur de la part de l’éditeur, vous pourrez peut-être gagner 10 ou 15 points lors de la mise en place, mais guère plus.

 

En d’autres termes, cela signifie également que vous devez faire le marketing et l’autopromotion de vos livres. Ce n’était pas vrai il y a 15 ans, mais c’est indispensable aujourd’hui.

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