Vers un statut officiel ?

En fin d'année 2023, le projet d'un statut européen pour les artistes-auteurs a été remis sur le devant de la scène, avec des propositions ambitieuses visant à garantir leurs droits sociaux et à établir des règles claires en matière de contrats et de rémunération. Ce projet, qui doit être examiné par la Commission européenne très très prochainement, pourrait transformer radicalement la condition des créateurs à travers l'Europe.

Mais pourquoi ce projet suscite-t-il tant d'espoir ? Pour le comprendre, il est essentiel de revenir sur le rapport Racine, remis en 2020, qui a mis en lumière la situation précaire des artistes-auteurs en France. Ce rapport, intitulé L'auteur et l'acte de création, propose 23 mesures pour améliorer leur situation, notamment par la création d'un véritable statut professionnel. Malheureusement, malgré l'urgence de ces propositions, leur mise en œuvre reste attendue.

Le rapport Racine a été un cri d'alarme, révélant que les artistes-auteurs, malgré leur contribution essentielle à la culture et à l'économie, sont souvent laissés dans une précarité inacceptable. Il a souligné la nécessité d'un changement profond, appelant à une reconnaissance de la création comme un véritable métier et non comme une simple vocation.

C'est dans ce contexte que l'initiative européenne pour un statut des artistes-auteurs prend tout son sens. Elle représente une opportunité unique d'apporter des réponses concrètes aux défis identifiés par le rapport Racine, en étendant la protection et la reconnaissance des créateurs à l'échelle de l'Union européenne. La mobilisation des artistes-auteurs lors de la Nuit des Artistes-Auteurs Européens, avec leurs bougies et parapluies décorés, est un symbole fort de leur engagement pour un avenir meilleur. Cet événement, qui a réuni des milliers de créateurs à travers l'Europe, montre l'urgence et l'importance de cette cause.

Le statut européen des artistes-auteurs n'est pas seulement une question de droits sociaux ou de rémunération équitable ; c'est une question de reconnaissance de la valeur de la création et de son rôle essentiel dans notre société. Car on peut s’en moquer, mais si créer des histoires et de l’art ne rémunère plus, nous irons vers un monde sans beauté !